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Wallonie-France
6 août 2008

La crise belge expliquée aux Français: le dossier Bruxelles-Halle-Vilvorde

Le bilinguisme de Bruxelles-Halle-Vilvorde est en partie fictif, puisque les Flamands n'y représentent que 20% de la population. Néanmoins, compte tenu d'une sorte de droit du sol, le lien géographique entre ces arrondissements et la Flandre a conduit à y imposer une représentation politique à égalité entre néérlandophones et francophones, ce qui mécaniquement permet aux néérlandophones d'être surreprésentés.

Cette solution de compromis a rapidement suscité des contestations dans la communauté flamande, qui considérait que le rattachement des arrondissements de Halle et de Vilvorde à Bruxelles privait le territoire flamand d'une partie de lui-même.

Aussi, lorsqu'une loi du 13 décembre 2002 a réformé la carte électorale sans modifier le regroupement de Halle-Vilvorde avec Bruxelles, des parlementaires flamands ont saisi la Cour d'Arbitrage belge pour demander une invalidation des dispositions concernant la capitale. La dite Cour n'a pas censuiré la loi et l'a considérée conforme pour une durée de 4 ans, sans se prononcer sur les décisions à prendre ultérieurement.

Cet arrêt du 26 mai 2003... a mis le feu aux poudres en 2007, puisque, à l'issue des élections législatives, les partis flamands ont considéré que le moment arrivait de réformer la carte linguistique en rattachant Halle et Vilvorde à la Flandre.

Depuis cette date, la question de "BHV" empoisonne la vie politique belge et la polarise de façon incontrôlable.

Dans les nombreux débats qui opposent francophones et néerlandophones en Belgique, la question de Bruxelles et de sa banlieue a particulièrement cristallisé les opinions ces dernières années. Cette affaire relativement incompréhensible pour les étrangers, à un moment où Bruxelles s'est identifiée comme la capitale de l'Europe, ne peut être éclaircie sans un rapide retour à l'histoire.

En 1963, la montée du nationalisme flamand a conduit à fixer officiellement une frontière intérieure à la Belgique, dite frontière linguistique. L'exercice était périlleux: si la majorité du territoire belge est unilingue (la Flandre parle flamand, la Wallonie parle français), les espaces limitrophes de la frontière linguistique présentent de vraies particularités. Et, par-dessus tout, la question de Bruxelles est inextricable: située en territoire flamand, cette ville est très majoritairement francophone et a débordé sur une banlieue où des francophones se retrouvent régulièrement majoritaires.

Il fut donc décidé à cette époque d'accorder un statut spécial à trois arrondissements électoraux, situés en territoire flamand, mais majoritaires francophones: Bruxelles, Halle et Vilvorde. Ces trois arrondissements sont considérés comme bilingues, ce qui est différent des communes à facilités en vert sur la carte, réputées néerlandophones mais avec des droits spéciaux reconnus aux francophones.

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