Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Wallonie-France
12 septembre 2008

La Libre Belgique dévoile comment les Flamands branlent dans le manche

Café du commerce (à la flamande)

Martin Buxant

Mis en ligne le 12/09/2008

Comment le gouvernement flamand se déchire sur la question communautaire. L'axe violet isole le cartel, le CD&V ne tient la N-VA que par un fil... Ambiance.

En voilà un qui, à l'avenir, devrait économiser ses bons mots. Car, rayon "café du commerce" (© Kris Peeters), il apparaît que le gouvernement flamand n'a de leçon à recevoir de personne. Ainsi la réunion "urgente" qu'a tenue l'Exécutif flamand dans la nuit de mercredi à jeudi a-t-elle pris des allures de règlement de comptes flamando-flamand. Récit.

- Place des Martyrs, il est dans les 20 h 30, et le Premier flamand est devant ses ministres. Il veut se lancer dans une petite introduction. Mais, furieux, Frank Vandenbroucke (SP.A) ne lui en laisse pas le temps. "C'est à Geert Bourgeois de s'expliquer !", fulmine-t-il en désignant le ministre N-VA assis autour de la table. Vandenbroucke sait que Kris Peeters est allé faire un tour de piste devant les trois médiateurs, plus tôt dans la journée, et s'est laissé aller à un peu de musculation après avoir reçu un coup de fil de la N-VA. "Pas question, a chanté Kris Peeters, que la négociation se transforme en café du commerce". Ou que les francophones "alignent une équipe B" pour négocier.

- "C'est de ta faute tout ça ! , embraye Dirk Van Mechelen, le second vice-Premier flamand. Et cela doit cesser !", balance le libéral à l'adresse de Geert Bourgeois. Et puis, poursuit-il, "qui a dit que les francophones devaient encore répondre à ces questions ?". C'est que Kris Peeters a posé plusieurs nouvelles demandes aux médiateurs royaux, poussé dans le dos par la N-VA.

- Plusieurs heures durant, Geert Bourgeois est poussé dans ses derniers retranchements par l'axe violet du gouvernement : le SP.A et l'Open VLD. Kris Peeters, lui, se contente de quelques timides interventions pour venir soutenir son collègue de cartel. Les deux autres représentants du CD&V autour de la table (Hilde Crevits et Steven Vanackere) restent muets comme des carpes. Tous deux appartiennent à l'aile ACW du CD&V - une fraction qui ne porte guère les nationalistes flamands dans son coeur.

- Geert Bourgeois encaisse, reste d'un calme étonnant, et enfonce le clou : "le rapport des médiateurs doit correspondre aux revendications du gouvernement flamand", fait-il remarquer à ses collègues qui bondissent au plafond devant tant d'intransigeance.

- Une heure du matin, la réunion prend fin, Bourgeois rejoint son cabinet où l'attendent les cadres de la N-VA. Débriefing.

La scission entre libéraux et socialistes d'une part, et cartel CD&V/N-VA d'autre part est consommée. L'Open VLD a changé de direction et insiste pour que les avancées communautaires soient réalisées après les élections. "Ils savent très bien, résume un responsable du cartel, qu'ils ne peuvent pas gagner les élections sur le communautaire". Le SP.A emboîte le pas au VLD.

Quant au CD&V, il est (toujours) divisé entre une fraction désireuse de suivre la N-VA (dont Kris Peeters). Et les fidèles d'Yves Leterme, qui n'ont pas l'intention de quitter le navire fédéral pour cause d'insuffisance communautaire.

Ajoutez à cela que Groen! exige de participer aux négociations institutionnelles à venir... Tiens, M. Peeters, comment dites-vous "café du commerce" en Néerlandais ? Ah oui : "praatbarak".

Publicité
Commentaires
Wallonie-France
Publicité
Newsletter
Publicité