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Wallonie-France
11 septembre 2008

Le bateau des négociations tangue avant même d'avoir largué les amarres

Zizanie autour de Kris Peeters

DAVID COPPI ET MARTINE DUBUISSON

jeudi 11 septembre 2008, 07:05

Réunion extraordinaire mercredi soir au gouvernement flamand. On y a « éclairci » les choses et confirmé l’accord conclu vendredi passé à propos du dialogue interinstitutionnel selon lequel il appartient à chaque communauté de former une délégation. Kris Peeters, accusé de jouer cavalier seul, a été rappelé à l’ordre.

Une réunion pour « éclaircir » les choses

Le gouvernement flamand a confirmé, peu avant 1h, après une réunion extraordinaire, l’accord qu’il a conclu vendredi passé à propos du dialogue interinstitutionnel. Cet accord implique qu’il appartient à chaque communauté de former une délégation « crédible » qui participera à ce dialogue, indique un communiqué distribué à l’issue de la réunion.

Le gouvernement flamand attend maintenant les propositions des médiateurs royaux relatives à ce dialogue. Il les examinera en son sein, à l’aune de cet accord. En attendant, les ministres flamands ont convenu de s’abstenir de tout commentaire tant que leur exécutif ne se sera pas prononcé.

A l’issue de la réunion, seul M. Peeters s’est présenté devant la presse et s’est contenté de répéter ce qui se trouvait dans le communiqué.

Il n’a guère fait de commentaire, sinon qu’il ne s’estimait pas rappelé à l’ordre. « Il fallait éclaircir un certain nombre de choses et c’est ce qui s’est passé », a-t-il dit.

Belga

Mardi, l’optimisme régnait chez les médiateurs, chargés d’un rapport au Roi sur le futur dialogue institutionnel : les négociations semblaient enfin pouvoir démarrer. Mercredi, le pessimisme était de retour… La méfiance s’est réinstallée. Entre le Nord et le Sud, mais aussi dans chaque camp. Débouchant, dans les rangs flamands, sur une réunion de crise du gouvernement régional. Vers 22 heures, Kris Peeters a réuni ses partenaires de majorité, VLD, SP.a et N-VA, pour tenter de ressouder les rangs. A minuit passé, la réunion était toujours en cours.

A l’origine de cette rencontre impromptue, les déclarations du ministre-président flamand CD&V, après sa rencontre avec les médiateurs. Kris Peeters, pourtant adepte de la confidentialité, se confie aux journalistes ; il leur dit avoir insisté « sur la nécessité d’envoyer des délégations crédibles » au dialogue institutionnel. En d’autres termes, il craint que les francophones envoient des seconds couteaux. Une façon de ralentir les négociations… Voilà pourquoi Peeters se dit inquiet, redoutant que le processus ne tourne « aux conversations de comptoir », auxquelles il n’entend pas participer. Il veut donc des assurances. Des garanties, comme en réclamait la veille son alliée en cartel, la N-VA ?

Toujours est-il que ces déclarations, de la part de celui qui emmènera la délégation flamande au grand round communautaire, suscitent l’énervement de ses partenaires de majorité. Frank Vandenbroucke (SP.A) et Dirk Van Mechelen (Open VLD) exigent une réunion immédiate du gouvernement, estimant que Peeters a joué cavalier seul : « Le point de vue exprimé par Kris Peeters n’a pas fait l’objet d’une concertation ». Ils veulent donc (re) définir « une position commune ». A son arrivée, Van Mechelen déclare d’ailleurs : « Vendredi, nous avons pris une position claire. Nous avions convenu que nous entamions le dialogue sur une page blanche, avec un agenda ouvert, et, aujourd’hui, je lis et j’entends des choses sur des garanties qui ne figurent pas dans notre déclaration. Ce n’est pas sérieux. » Le remplaçant de Leterme à la tête du débat communautaire déjà rappelé à l’ordre, ça part mal…

Côté francophone, la confiance à l’égard du Nord ne règne pas non plus. Il se murmure que les noms des négociateurs ne seraient rendus publics qu’après les congrès « à risque » de la N-VA du 21 septembre, et du CD&V, le 27. Motif ? Eviter d’offrir des arguments aux fauteurs de crise au Nord… A part ça, les plus cités sont : Moureaux pour le PS, Cheron à Ecolo, De Decker ou Maingain au MR, Antoine ou Milquet au CDH.

Et entre francophones, ce n’est pas non plus le beau fixe… Ainsi, mardi, relations-nous la saute d’humeur de Raymond Langendries, au Sénat, devant les présidents francophones. Mini-polémique avec Joëlle Milquet ? Irritation à l’égard de certains traits d’ironie des présidents de parti vis-à-vis de la fonction de médiateur ? Une source soutient la première version. « Pure intox… », juge-t-on ailleurs. Et la confiance dans tout ça ?

Les médiateurs, eux, vont s’atteler à la rédaction de leur rapport définitif, qu’ils espèrent boucler en début de semaine prochaine.

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