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Wallonie-France
9 septembre 2008

Les francophones préparent-ils des élections anticipées?

Elio Di Rupo, Didier Reynders : chassé-croisé

DAVID COPPI ET MARTINE DUBUISSON

mardi 09 septembre 2008, 07:09

Boulevard de l’Empereur, lundi, 11 h 45, fin du bureau du PS, Elio Di Rupo réplique à Didier Reynders (et à ses propos du week-end), sans le nommer. Avenue de la Toison d’Or, 12 h 45, fin du bureau du MR, Didier Reynders poursuit son offensive, tout en se défendant de s’en prendre particulièrement au PS…

1Comment va la Wallonie ? Pour Reynders : mal. Pour Di Rupo : beaucoup mieux.

Toujours dans le ton de son interview au Soir samedi, le président du MR ne s’en cache pas : « Nous n’allons pas nous fondre dans une espèce de consensus qui voudrait faire croire que tout va bien ! » Certes, concède Reynders, « il y a depuis longtemps beaucoup de réussites en Wallonie. » Mais « il faut réduire les écarts entre sous-régions du Sud, Bruxelles et le Nord ». Et « remettre à l’avant-plan le goût de l’effort, de l’excellence et les capacités de développer des talents ».

Et de citer en exemple la réussite du Brabant wallon, qu’il voudrait étendre au reste de la Wallonie. Grâce à cette clef de la réussite qu’est « l’ancrage de la Wallonie et de Bruxelles ». Or, « il n’y a pas un mot sur Bruxelles dans le plan Marshall ».

Le président du PS recadre. La Wallonie ? « Un redressement spectaculaire ! La région est entrée dans le “top 5” du Financial Times, où l’on ne trouve pas forcément des conseillers des partis socialistes ! » Le plan Marshall ? « Le nom n’est pas de nous, un journal flamand l’a baptisé comme ça, rien à voir avec l’aide extérieure ou l’assistance (dixit Reynders, NDLR), c’est un plan qui produit des résultats remarquables, la Wallonie avance à la vitesse de la lumière. » Les indicateurs : « En 2007, le chômage a diminué de 8 %, 70 sociétés étrangères ont élu domicile chez nous, le nombre de jours de grève s’est élevé à 27.000 contre 70.000 au Nord. » Donc : « Il est temps de sortir des clichés sur la Wallonie, en Flandre comme chez nous, d’évoluer. » Morale de l’histoire : « Il faut savoir aimer sa région, en être fier. »

2 La campagne électorale 2009 a-t-elle débuté ? Didier Reynders le dit sans ambages : « Oui, elle est lancée ! » Et si son discours sur le mal wallon ne plaît pas à certains dirigeants, « ce n’est pas grave. La Région, ce n’est pas une personne, ni un parti. Le débat portera sur un changement profond de politique. » En Wallonie comme en Communauté française, le MR mènera pleinement son « rôle d’opposition ». Annonçant ses lignes de front : enseignement, gouvernance, urbanisme, sport…

Elio Di Rupo a-t-il le sentiment lui aussi d’être entré en campagne ? Non, mais oui. « Nous serions tous bien inspirés si la campagne pouvait être intense dans les deux ou trois derniers mois avant les élections de juin 2009. Jusque-là, il importe de gouverner avec le sérieux qui s’impose. » Autre version : « Ce serait bien que la campagne réelle débute autour de Pâques. » Entre l’« intense » et la « réelle », la campagne tout court a débuté.

3 Et les négociations communautaires ? Pour l’heure, Didier Reynders s’intéresse au plan de table. Et relève deux éléments positifs dans la nouvelle position du gouvernement flamand : il accepte la présence de représentants bruxellois ; et « il vient à table sans calendrier ni échéancier ». Pour les convives francophones, outre la représentation de chaque niveau de pouvoir, Reynders exige celle des « différents partis en fonction de leur poids » – lui n’est pas candidat. Car : « Le MR ne se sent pas représenté par les gouvernements de la Communauté française ou de la Région wallonne. »

Elio Di Rupo la joue « au-dessus de la mêlée ». Florilège : « Surtout, pas d’invectives », « Ayons la volonté d’aboutir », « Soyons constructifs », « Respectons-nous ». Concrètement : les francophones désigneront ensemble leur délégation ; tous les partis seront à la table ; l’important est de participer à ces négociations qui permettront à Leterme Ier d’agir, lui, sur le socio-économique.

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