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Wallonie-France
2 septembre 2008

Les différences scolaires en Belgique

STAGIAIRE

mardi 02 septembre 2008, 09:49

LA MOTIVATION des profs est identique, mais la différence de moyens énorme. Et au bénéfice de la Flandre.

85 % des profs flamands sont satisfaits de la qualité de leur enseignement contre 45 % côté francophone. Quand les enseignants belges prennent la parole, sur le métier, le fossé communautaire se creuse encore un peu plus : 85 % des profs néerlandophones se disent satisfaits de la qualité de leur enseignement contre seulement 45 % des francophones. C'est la grande leçon de l'étude menée par les éditions de manuels scolaires Plantyn, le mois dernier, auprès de 2.000 enseignants belges.

Objectif de l'enquête, en ligne : trouver ce qui rassemble et ce qui différencie l'école, selon qu'elle soit du Nord ou du Sud. Mais à travers l'opinion des profs. Sur leurs méthodes de travail et sur leurs résultats.

Le point commun, c'est la motivation : 90 % des francophones et 92 % des néerlandophones croient fermement en leur mission. Mais chaque Communauté fait face à ses propres angoisses : 71 % des enseignants flamands ont du mal à gérer les tâches administratives comme les inscriptions aux activités alors que, côté francophone, c'est le stress qui ronge 54 % des interrogés.

Autre différence, les professeurs du Nord et du Sud n'ont pas la même façon d'éduquer les petits Belges : 34 % des Flamands sondés affirment utiliser internet régulièrement comme outil éducatif, contre à peine 8 % des francophones. Les éducateurs du Sud sont pourtant désireux de varier les supports, mais vouloir n'est pas pouvoir puisque les budgets ne suivent pas.

Une seule connexion internet, dans le bureau du directeur

Côté flamand, les professeurs se savent gâtés : écoles neuves, salaires concurrentiels, achats de plusieurs manuels par section, etc. Côté francophone, on fait avec les moyens du bord : souvent un projecteur par établissement, des connexions internet rationnées, 3 jours de formation par an. Là, les enseignants déploient des trésors d'imagination pour captiver leurs élèves.

Témoin, Luc Collette, directeur de l'institut Maris Stella, à Bruxelles : « Notre local informatique est très bien équipé ; malheureusement, nous n'avons qu'une seule connexion internet, et elle est dans mon bureau. Les achats les plus basiques sont problématiques. Le budget de cette année ne m'a permis d'acheter qu'un manuel neuf pour les 5es primaire. »

Mais la différence de moyens n'explique pas tout. Les profs du Sud évoquent des classes trop lourdes avec parfois 30 élèves et un manque de remédiation. Alors que presque tout le secondaire flamand propose des cours de remise à niveau, seules 35 % des écoles francophones le font. Les périodes de remédiation sont calculées en début d'année scolaire selon les besoins exacts de chaque établissement.

Sauf que, nuance Luc Collette, « beaucoup d'élèves entrent dans les critères mais ne sont pas détectés tout de suite. Du coup, chaque année, les périodes de remédiation fluctuent. La dynamique et l'équilibre pédagogique sont brisés. Et l'équipe enseignante se démoralise. »

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