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Wallonie-France
1 septembre 2008

Les Flamands appellent au coup de force

« La Flandre est un Etat ! », a lancé, devant un millier de spectateurs acquis à sa cause, Walter Baeten, l’organisateur du pèlerinage de l’Yser. La Flandre doit selon lui exiger la fusion des Régions flamande et bruxelloise et intégrer ensuite les francophones de Bruxelles comme minorité culturelle.

C’est lors de ce pèlerinage mi-religieux, mi-politique, dans cette plaine de l’Yser non occupée par les Allemands pendant la Première Guerre mondiale, que se donne en Flandre le ton de la rentrée politique, en présence de nombreux responsables flamands.

Le pèlerinage, qui commence traditionnellement par une messe en plein air, a lieu dans un champ, à l’ombre d’une croix de 84 mètres de haut, érigée au lendemain du premier conflit mondial.

Sur une face du monument, les lettres AVV-VVK – qui signifient « Alles Voor Vlaanderen, Vlaanderen Voor Kristus » (soit « Tout pour la Flandre, la Flandre pour le Christ ») rappellent que cette partie rurale de la Flandre reste très catholique.

L’ambiance est familiale. Depuis que les nationalistes les plus durs et les néo-nazis ont été écartés à la fin des années 1990, personnes âgées et enfants grimés pour l’occasion sont largement représentés, avec fanfare et ballons.

Un couple de quinquagénaires de Courtrai explique venir depuis des années, principalement « par pacifisme ». Karel Ostyn, un dentiste de 54 ans, est quant à lui présent « à 50 % pour le message de paix, et 50 % pour les revendications flamandes ». Mais il s’interroge : « La Flandre sera-t-elle bientôt indépendante ? La situation est très compliquée… »

A six semaines de la rentrée parlementaire belge, les observateurs s’attendent tous à une prochaine poussée de fièvre politique entre Flamands et francophones, dans une Belgique qui va de crise en crise depuis les législatives de juin 2007. Depuis la fin juillet, les négociations sont au point mort. Et rien n’indique que les positions des deux camps se sont assouplies pendant la pause estivale.

« La Belgique doit profondément se réformer, ou il n’y aura plus de Belgique du tout », insiste Walter Baeten, à l’adresse du chef du gouvernement régional flamand, Kris Peeters, venu au pèlerinage avec plusieurs de ses ministres. Sans être un homme politique, Walter Baeten est une voix écoutée en Flandre. Et ses propositions ont tout pour déplaire aux francophones.

Il faut, dit-il « fusionner » la région flamande et bruxelloise tout en promettant un statut de « minorité protégée » à sa population très majoritairement francophone. Et puisque l’Etat fédéral belge « ne fonctionne plus », il faut selon lui « simplement arrêter d’organiser des élections fédérales » et laisser les deux communautés négocier l’avenir du pays.

« Il n’est plus possible qu’une minorité (les francophones) continue à dire non aux revendications légitimes de la majorité » flamande, ajoute-t-il. Si cela devait continuer, « les élus flamands, majoritaires au Sénat et à la Chambre, devraient se retirer des structures belges », a-t-il conclu sous les applaudissements.

(afp)

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