L'affairisme wallon: l'affaire ICDI
Vocii une dépêche qui rappelle combien la faiblesse de l'Eta ten Wallonie se conjugue avec partialité, népotisme et mal-administration. Les affaires en cours à Charleroi plaident pour un rétablissement rapide d'un vrai Etat de droit.
Malaise à l'intercommunale de co llecte et de destruction des immondices (ICDI), à Charleroi. Son nouveau directeur général, Franz Badard, est suspecté de vouloir mettre en place un mode de gestion despotique et opaque, en abusant la confiance de son exécutif. Le personnel replonge dans les heures sombres de la fin de l'omnipotent président Cariat, en mai 2006, avant son inculpation pour diverses malversations, dont celle de faux et usages de faux, qui allait le faire tomber. Ce mercredi, les organisations syndicales ont annoncé leur intention de mettre les pieds dans le plat : des explications claires sont attendues des administrateurs politiques. Avant la tenue du comité de gestion, convoqué sous huitaine, au cours duquel le vice président MR et échevin de l'Environnement Philippe Sonnet demandera le licenciement du manager. Les secrétaires régionaux de la CGSP et de la CCSP ont convoqué ce jeudi matin les travailleurs en assemblée. Des réactions spontanées ne sont pas exclues. Une BMW et 25 000 € de prime de résultat Différents reproches sont adressés à Franz Badard. Ainsi, la formule de calcul de sa prime de résultat manque à ce point de transparence que Sonnet la qualifie de tromperie. «À la fin de l'exercice, le cadre en a tiré un profit indécent en touchant 25 000 € en plus de son traitement», rappelle le mandataire. Il y a aussi l'avantage en nature que constitue l'achat d'une BMW série 5, en dehors de toute décision du comité de gestion. Le charroi de l'ICDI ne manquait pourtant pas de voitures. La liste s'allonge d'une série d'autres griefs : le recours à une entreprise d'hôtesses dans laquelle travaillait sa compagne, la réparation au sein de l'ICDI du véhicule de l'amie, le recrutement de proches du directeur général... Dernière dérive en date : l'organisation d'un examen d'embauche auquel ne participaient que quatre candidats pour le poste d'adjoint à l'informatique. Pas de publicité pour cette offre d'emploi ni d'encadrement lors de l'examen. Pas de contrôle non plus sur la neutralité de son déroulement. Mais la compagne du directeur y était conviée, pressentie à la fonction. Le vice-président en a marre. Les syndicats estiment aussi que le doute n'est plus permis. Ils le disent ce matin à la base. C'est à ses instances politiques que Franz Badard entend réserver la primeur de ses explications, mercredi en huit. Elles sont pourtant attendues par le personnel, avant la tenue du comité. La crise pourrit l'ambiance à l'intérieur de l'entreprise, affirment les secrétaires régionaux Alain Laforet et Dominique Cabiaux. Fallait-il médiatiser le conflit? Non, selon le président de l'ICDI, en profond désaccord avec Philippe Sonnet. Pour Gérard Monseux (PS), le vice-président devait saisir le comité du problème plutôt que de le diffuser dehors. Trop tard : l'affaire est maintenant sur la place publique. Le déballage devra se faire jusqu'au bout. Didier ALBIN Franz Badard a-t-il abusé l'exécutif de l'ICDI? Le directeur est sur la sellette : on lui reproche un mode de gestion opaque et despotique. | |||