Prévoir une phase transitoire pour l'auto-détermination
Les nombreux débats actuels sur le rattachement de la Wallonie à la France montrent que l'opinion n'est pas encore mûre pour opter en faveur de l'une ou l'autre solution.
D'un côté, chacun sent bien qu'une Belgique dont l'existence tient aux compromis que les Wallons concèdent aux nationalistes flamands n'est pas soutenable. Aucun pays ne peut se développer harmonieusement et solidement lorsque la moajorité qui le compose souhaite sa disparition.
D'un autre côté, le rattachement à la France semble une aventure indécise, qui séduit, par son romantisme, certains esprits nostalgiques des grandes bascules historiques, mais qui effraie les citoyens attachés à un réalisme politique et économique.
Pour les Français, un temps de maturation est aussi nécessaire avant de mettre le doigt dans une mécanique qui s'inscrira en rupture avec la coopération communautaire entamée depuis 1953. Annexer la Belgique peut en effet être vécu comme à contre-courant de l'histoire. Parce que c'est revenir aux frontières de 1792, alors que la République est entré dans l'Union européenne en renonçant à toute ambition territoriale. Parce que c'est aller à contre-courant d'un mouvement profond d'autonomisation des territoires les moins intégrés à l'hyper-centre national (Nouvelle-Calédonie, Polynésie, Corse, etc.)
De ce point de vue, le schéma néo-calédonien est intéressant à creuser. Le destin calédonien doit se construire dans le temps, avec un referendum d'auto-détermination à l'issue d'une phase de préparation. Pourquoi ne pas reprendre ce schéma pour la Wallonie?
Se donner 10 ans pour préparer un éventuel rattachement, avec un statut de collectivité spécifique pendant cette période?